VULNERABILITE DES SOLS A L’EROSION ET STRATEGIES ENDOGENES DE LUTTE ANTIEROSIVE DANS LE BASSIN VERSANT DU KOU Publié le . Publié dans Sciences de la Vie et de la Terre.
RESUME
La dégradation de l’environnement est au centre des préoccupations des pays du Sahel. Le
Burkina Faso est confronté à cette dure réalité car depuis le début de la décennie 1970, on
assiste à la régression de la productivité des sols, aux pénuries d’eaux et à la disparition de la
végétation. Le bassin versant du Kou situé dans la partie Ouest du pays est exposé à la
dégradation due à de multiples facteurs dont les agressivités pluviométriques de ces dernières
années, les conditions biophysiques et les modes d’exploitation des ressources naturelles.
L’objectif global de cette thèse est d’analyser la vulnérabilité du bassin versant du Kou à
l’érosion hydrique dans un contexte d’occurrence des extrêmes pluviométriques. Les
méthodes utilisées sont basées sur le calcul des indices de pluie extrême, l’analyse
fréquentielle des pluies extrêmes, les outils d’analyse spatiale, de la modélisation et les
enquêtes socioéconomiques.
Les résultats montrent qu’au niveau du bassin versant, le total annuel des pluies (PRCPTOT)
et les jours humides consécutifs (CWD) ont connu une baisse durant la période 1958-2017.
Au même moment, les jours secs consécutifs (CDD), la hauteur maximale des précipitations
d’un jour (Rx1day), le cumul maximal des précipitations de 5 jours (Rx5daiy), les jours très
pluvieux (R95) et les jours extrêmement pluvieux (R99p) ont connu une hausse. On assiste à
une forte régression des formations végétales et une augmentation de superficies de certaines
unités comme les cultures, les habitations et les sols nus. La cartographie des zones
vulnérables à l’érosion hydrique du bassin versant du Kou a permis de distinguer trois classes
de vulnérabilité multifactorielle. Les zones à faible vulnérabilité couvrent 19,1 % du secteur
d’étude, les zones à moyenne vulnérabilité 55,49 % et celles à forte vulnérabilité 24,69 %. Le
paysan perçoit bien les problèmes afférents à l’érosion et à la restauration de la fertilité des
sols. Ces perceptions amènent les paysans à développer des stratégies endogènes de gestion
durable des terres pour réduire leurs vulnérabilités. Il s’agit de la jachère, du buttage, du
billonnage, des cordons pierreux, du zaï, l’assolement et la rotation des cultures.
Mots clés : Erosion hydrique, SIG, Technique endogène, Bassin versant, Burkina Faso